Le 25 octobre 1945, après cinquante ans de colonisation nippone, l’élite taïwanaise accueille avec enthousiasme la reddition du Japon et la rétrocession de l’île à la République de Chine. N’est-ce pas un retour à la mère-patrie ? L’espoir d’accéder à un peu plus d’autonomie? La liesse sera de courte durée. Car ce qui est présenté comme une « libération» se révèle bientôt une redoutable occupation…
TERREUR BLANCHE
« Quand les Chinois venus du continent s’installent à Taïwan, après dix ans de guerre contre le Japon, ils trouvent une population qui parle explique la politologue Valérie Niquet (Fondation pour la recherche stratégique), spécialiste de la Chine et de l’Asie orientale. Ils considèrent donc les Taïwanais au mieux comme des insulaires devenus étrangers à leur patrie, au pire comme des traîtres, et se fixent pour objectif de siniser à nouveau l’île, en effaçant toute trace d’influence japonaise.