Genovefa Etienne, Claude Moniquet
Éd. du Félin, 464 p., 26 €
Genovefa Etienne et Claude Moniquet ont eu bien raison de dans cette formule très enrichie. Parue en 1997, la précédente version couvrait en un seul volume la période « de Ramsès II à nos jours ». Or le premier tome de leur nouvelle formule va des balbutiements de l’espionnage à la Première Guerre mondiale. Excellents connaisseurs de cette matière, les deux auteurs ont ainsi plus de place, donc plus d’aisance, pour parcourir la préhistoire du renseignement, la période antique, le Moyen Âge, les monarchies, la Révolution, l’Empire, le XIX siècle. Ainsi voit-on, grâce à eux, émerger au fil du temps ce qu’on appelle aujourd’hui les « cultures nationales » du renseignement. Si l’anglaise est précoce comme d’ailleurs la chinoise, la française est discontinue avec ses temps forts et ses temps faibles, la russe reste policière, l’allemande pas aussi systématique qu’on pourrait le croire. L’américaine, elle, ne fait alors que débuter. Comme les auteurs ont prévu deux autres volumes pour conduire leurs lecteurs jusqu’à nos jours, gageons que l’exploration de ces matrices différentes de l’espionnage et leurs affrontements ira en s’approfondissant. En tout cas, c’est bien parti.