epuis son accession à l’indépendance en 1960, l’ancien Congo belge connaît une instabilité politique chronique. Le phénomène des « Affreux » – les mercenaires – apparaît la même année avec la sécession du Katanga bataillon commando étranger (6 BCE) de Bob Denard, qui joue personnel autant qu’en faveur de la France ; du 10 Codo aux ordres de Jean Schramme, essentiellement belge et katangais. Ces Affreux écrasent la révolte des gendarmes katangais et stabilisent en partie la situation. Mike Hoare regagne alors l’Afrique du Sud et sort du jeu. Schramme n’apprécie pas que ses anciens camarades katangais soient maltraités. Finalement, Denard est le plus fidèle au pouvoir central, y compris quand celui-ci est incarné par Mobutu – appuyé par Washington – à partir de 1965. Derrière ces conflits entre Denard et Schramme, entre Kinshasa et Katanga, Mobutu et Tshombé, se lit aussi la vieille rivalité entre Français et Belges en Afrique centrale. En 1967, Mobutu se sent assez fort pour se passer du soutien des Affreux, qui coûtent cher. Il s’en prend d’abord au 10 Codo, qu’il veut fondre dans l’ANC. L’enlèvement de Tshombé (30 juin) par Mobutu amène Schramme à préparer un coup d’État. Denard, lui, semble avoir été victime de l’abandon de Mobutu par Jacques Foccart, l’homme de la Françafrique. Il se rallie au projet de Schramme probablement à la veille de son arrestation. Tous deux dirigent en 1967 la brève révolte des Affreux contre Mobutu, avec l’appui du Portugal, de la Rhodésie et de l’Afrique du Sud. C’est un échec qui se traduit par l’enfermement de Jean Schramme – bien médiocre stratège – dans Bukavu. Celui-ci, et la Belgique, est éliminé du jeu congolais alors que Denard poursuit une incroyable carrière de mercenaire jusqu’en 1995.
LA RÉVOLTE DES MERCENAIRES
Aug 10, 2023
1 minute
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