si Mbappé est plus fort que Platini ou Zidane, demandons-nous plutôt ce que serait Mbappé sans ces Platini, Zidane, Kopa, Fontaine ou Deschamps ? Que serait Renaud Lavillenie sans Pierre Quinon, Thierry Vigneron ou Jean Galfione ? Que serait Teddy Riner sans David Douillet ou Clarisse Agbégnénou sans Catherine Arnaud de Saint-Étienne, ou d’Alain Giresse, capitaine emblématique des Girondins de Bordeaux. Je n’arrive pas à oublier Eric Pécout et son mythique maillot du FC Nantes floqué Europe 1. Je n’arrive pas à me débarrasser de mon passé. La Coupe du Monde de Rugby débute le 8 septembre prochain en France. Les Bleus disposent de joueurs prodigieux comme Antoine Dupont ou Romain Ntamack, mais je n’arrive pas à oublier Serge Blanco ou Philippe Sella. Je n’arrive pas à me débarrasser de mon passé. Je n’arrive pas à ne pas penser à l’immense Alain Prost et ses quatre titres de champion du monde de F1 en voyant la victoire de Pierre Gasly à Monza en 2020. Je n’y arrive pas, c’est plus fort que moi. Les grands d’aujourd’hui me rappellent ceux de mon temps. À travers eux, je peux revivre les moments de gloire d’une époque que je ne reverrai plus. Alors souvenons-nous. D’abord pour honorer ces grands sportifs aux exploits intemporels, mais aussi pour nous, afin de nous rappeler une belle époque que nous ne vivrons plus. Peut-être qu’il ne peut y avoir d’avenir radieux sans mémoire d’un passé brillant. Toutefois, tournons-nous vers cet avenir, vers ces jeunes champions, qui arriveront peut-être par leurs exploits — et je l’espère — à faire disparaître cette nostalgie qui me ronge tant.
