un refuge dans lequel j’écris en état de transe et par tours de cadran, genre de minuit à midi. Je travaille sur un PC portable qui ne bouge jamais de mon bureau Starck vert anis, celui que ou des trucs sur Shadowz, une plateforme hyper bien de films d’horreur, tout ça en même temps que j’écris car j’ai besoin d’un bruit de fond, d’un brouhaha choisi et d’ailleurs, avant que fumer y soit interdit, j’aimais bien travailler dans les cafés pour cette raison-là. Car je pianote toujours sur le clavier avec une cigarette à la main gauche (et du Coca Zéro pas loin à ma droite), sans quoi je n’arrive pas à me concentrer, si bien que la cendre tombe parfois sur les touches – mon ordi, c’est vraiment Mimi Cracra. Et puis il y a ma chatte, Perdition, qui n’a pas le droit de monter sur le bureau mais qui s’en fiche: elle marche sur le clavier, qui du coup se dérègle voire s’inverse, alors mon premier réflexe, au lieu de regarder sur Google comment réparer ça, c’est d’appeler quelqu’un à la rescousse. Je me dis alors: t’as aucune autonomie ma pauvre fille, et ça me vexe. C’est Perdition, animal vraiment pas sage, qui m’a inspiré Citrouille, la chatte de Clotilde dans : entre mon héroïne et moi, il y a assez peu de différences. Par le truchement de ce personnage, je raconte mon comme dirait Bataille, mes traumas autour desquels, quoi que j’écrive, je tourne toujours. Mais ça m’a beaucoup amusée de pousser, à travers Clotilde, mes mécanismes psychiques, de les tordre, de les épuiser au maximum, tout en prenant grand plaisir au phrasé et à la scansion. Ce qui est né ainsi dans mon Word, c’est un texte autobiographique mais que j’ai voulu fluide et accessible comme un livre romantique. »
