Donc je réagis et je me déconnecte. Travaux pratiques:
’ai décidé d’arrêter ou, plus modestement, de diminuer ma dépendance au smartphone. Une décision qui m’est apparue comme un pop-up en plein shopping: après une demi-heure de scroll qui était à l’origine destinée à patienter une minute, je quitte mon écran des yeux et, en levant la tête pour retrouver le monde réel – mon salon –, j’éprouve soudain comme un vertige, une sensation venue directement des scènes de téléportation dans les films. Oh mon dieu, où suis-je, qui suis-je, c’est quoi ce canapé de merde? Tels ces personnages de science-fiction qui éprouvent de plus en plus de difficultés à se réadapter à leur quotidien, je perds pied et, après ces milliers d’oiseaux des îles photographiés derrière les plus beaux filtres, j’ai du mal à supporter l’espèce de pigeon borgne qui laque mes gouttières en gris poudré. Complexes, dépression, isolement, sédentarité, passivité, gros temps perdu: les risques de la dépendance digitale sont grands pour la santé et l’ego. Si même dans les bons moments, au milieu de mes amis, ceux que j’adore, avec qui j’ai enchaîné les bringues et surmonté les coups durs, qui m’envoient leurs rires et leurs coeurs en direct face à face, je me surprends à checker une notification pour savoir ce que Céline Dupont, croisée deux fois dans une réunion de quartier, a pensé de mon repost de ce matin à propos d’une blague qui n’était même pas de moi, alors je suis
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