Et je suis dans le jardin du chalet de mes grands-parents, dans un patelin qui s’appelle Sommecaise, en Bourgogne. Donc pas un chalet à la montagne, non! Un truc très campagne, où nous allions le week-end et les vacances. Même l’été, oui, parce que Du coup, je n’avais pas le droit de mettre la tête sous l’eau à cause de mes “yoyos”(2) et ma mère ne voulait pas m’amener à la mer, pour que je ne sois pas triste en voyant tous les autres enfants se baigner. Et alors, mes mois d’août? Le chalet n’avait qu’une seule chambre, la mienne – mes grands-parents dormaient dans le salon, sur un lit dépliant, ou dehors, dans une caravane aménagée, si mes parents étaient là –, mais nous avions plusieurs hectares de terrain et je pouvais passer des heures à jouer au foot avec mon ballon signé par l’équipe de France de la victoire de 98 (fausses signatures… bien sûr!). Je jouais aussi à la pétanque ou j’allais dans les brocantes acheter des cartes et figurines Pokémon et, s’il faisait très chaud, je “lisais” les dictionnaires de la maison, en boucle (à cet âge-là, je regardais plutôt les images…), ou j’allais me refroidir juste un peu – pas la tête, donc! – dans la piscine des voisins. Le soir, c’était barbecue ou histoires de ma mamie, qu’elle concluait toujours par un: Son tic de langage! Et je me rappelle un grand spectacle nocturne dans un château, vers Auxerre. Auxerre où mon papy m’accompagnera plus tard récolter les vraies signatures, cette fois, des joueurs de l’AJA(3). Enfin, sur cette photo, je fais du cerf-volant. J’adorais ça, je pleurais quand il n’y avait pas de vent. Et ce chalet, j’ai dû m’y rendre jusqu’à mes 13 ans, jusqu’à ce qu’il soit vendu. J’y ai mes meilleurs – meilleurs – souvenirs de vie. »
