es faits divers sont assurément depuis toujours le pain quotidien des médias. Ce qui est moins ancien, c’est cette tendance désormais systématique à politiser les faits divers. L’instrumentalisation des victimes est devenue un levier du combat politique, notamment aux deux extrêmes du spectre politique. Le modèle consiste à créer des effets de loupe. Ainsi, l’extrême droite inonde les réseaux sociaux de la liste des agressions et des crimes commis en France pour peu que les auteurs (titre du livre de Laurent Obertone, qui a en quelque sorte popularisé cette approche). Le sentiment d’insécurité dont parlent benoîtement nos politiques est ainsi mis à l’épreuve du réel, caméras de surveillance ou rapports de police à l’appui. Lorsque ensuite la justice ne prononce pas des peines qui semblent proportionnées à la violence dénoncée par les réseaux sociaux, il est commode de hurler au déni de justice, doublant ainsi la mise. Cela résonne très logiquement dans le discours sécuritaire du Rassemblement national, qui n’a plus à se préoccuper de la justesse des chiffres, puisque le terrain émotionnel est déjà en ébullition.
Lola, Nahel… Nous assistons au séparatisme des cadavres
Jul 20, 2023
3 minutes
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