Pomerol
98-100/100 CHÂTEAU LAFLEUR
« Encore plus juvénile que le 2020 au même stade », selon Julie et Baptiste Guinaudeau, Lafleur 2022 est le vin qui, à Pomerol, nous a le plus frappés par son évidence. Il répugne, c’est vrai, encore à se livrer, à détailler son parfum et ses contours. On a l’impression de goûter un vin dont la fermentation vient à peine de s’achever, encore dans l’élan de la vendange! Une fois le vin dégusté, l’impression d’unité, d’ampleur, d’intensité, de complétude est grande. La qualité vivante du fruit permet au vin d’intégrer la nature méditerranéenne de l’été comme une information, et non comme un stigmate.
2021: 1 050 € - 2020: 1 210 €
98-100/100 CHÂTEAU LE PIN
Le caractère juteux, la sensualité d’un raisin dont on se sent très proche illuminent la dégustation de cet échantillon. Le toucher de bouche est d’un velouté extrême, ultime, qui n’appartient qu’au petit vignoble de Jacques Thienpont (dix lots différents sur 2 hectares!). Le fruit se pare de quelques accents aromatiques haut perchés, presque exotiques, un peu fumés, qui accentuent encore son implacable séduction. Malgré l’épaisse couche de graves que les vignes doivent ici traverser avant d’atteindre l’argile, le vin manifeste une fraîcheur et un équilibre parfaits, sans donner l’impression d’avoir le moins du monde subi le millésime. Une immense réussite.
2021: 2 990 € - 2020: 2 100 €
97-100/100 PÉTRUS
Très proche du 2020 analytiquement, Pétrus 2022 l’est aussi par les sensations qu’il procure lors de la dégustation, bien qu’il paraisse un peu plus taiseux au même stade que son aîné. Tout en profondeur, c’est un vin complet, dont la structure tannique souveraine est bien à l’abri de la chair, presque dissimulée. Rien de brusqué, tout est en place. Le rapport solide/liquide était pourtant inhabituel, induisant des rendements finaux bas (20 hectolitres par hectare). Olivier Berrouet,