G&H: Vous entrez d’abord dans les SAS. Comment cela se passe-t-il?
Richard Holmes: Au printemps 1942, je me tourne les pouces en Égypte au 6e bataillon du régiment des Grenadier Guards [régiment d’élite appartenant à la Garde royale, NDLR]. Je vais voir le Regimental Sergeant Major, le sous-officier chargé des transferts, et je le supplie de me trouver n’importe quelle autre affectation. Un matin, des recruteurs du SAS se pointent. L’officier demande à son caporal ce qu’il pense de moi. « C’est exactement le genre de type qu’on cherche. J’étais en taule avec lui! » Il s’appelle Bob Bennett et il a été effectivement traduit en cour martiale en même temps que moi (voir biographie ci-contre)! Mon dossier est accepté, et je rejoins le SAS en juin 1942.
Que savez-vous de cette unité?
Pas grand-chose. Mais c’est exactement ce qui me convient. Je les rejoins à Kabrit, à 125 km à l’est du Caire, sur la rive occidentale du Grand Lac Amer. Surprise, j’y retrouve des copains du commando No. 8 des Guards. Je peux vous dire que mon arrivée est dignement célébrée! Paddy Mayne, cofondateur et n° 2 des SAS, nous impose des marches forcées, en préparation aux longs raids. Et puis il y a les sauts en parachute, à 300 m d’altitude. Je saute toujours bras et jambes écartés. Il y a 8 sauts au programme, mais vous êtes breveté para au bout de 5. Tout est un peu dingo. Nous n’avons pas de parachute ventral, aucune sécurité.
Comment basculez-vous au SBS?
Peu après mon arrivée à Kabrit, le patron du SAS, David Stirling, est capturé en Tunisie. Et avec la fin de la campagne d’Afrique du Nord, l’essentiel des effectifs SAS est redirigé vers l’Italie et l’Angleterre. Il est décidé que la section amphibie, le Special Boat Squadron, restera sur le théâtre méditerranéen. Mon ami, le sergent-major Cyril Feebery, me suggère de me joindre à eux, et voilà.
Vous êtes dans l’armée depuis janvier 1940. Ne commencezvous pas à ronger votre frein?
Oui, je suis impatient. Nous sommes affûtés. Et puis, je sais ce que je vaux. Je peux sauter d’un avion,