Elle est la nouvelle star de la génétique comportementale. Professeure de psychologie à l’université du Texas, Ka thryn Page Harden a écrit le passionnant La Loterie génétique afin de changer les préjugés sur sa discipline, encore trop souvent associée à l’eugénisme ou au racialisme biologique. La scientifique montre comment les gènes ont des effets importants en matière d’éducation ou de revenus, au même titre que les catégories socio-économiques. Mais, loin de tout fatalisme, elle assure que la prise en compte de ces différences génétiques n’est nullement incompatible avec une société plus égalitaire, bien au contraire.
Quelle est la double loterie, sociale et génétique, que nous subirions tous à notre naissance?
Kathryn Paige Harden Les spermatozoïdes et les ovules sont produits lors du processus qu’on appelle la méiose. Lors de cette méiose, nous recombinons l’ADN que nous ont transmis notre mère et notre père, ce qui engendre des combinaisons qui n’ont jamais existé et ne se reproduiront plus jamais. Chaque couple pourrait produire plus de 70 000 milliards d’enfants génétiquement uniques, sans tenir compte de la possibilité de mutations génétiques inédites pouvant survenir lors de la production de gamètes. La métaphore de la loterie génétique rend ainsi bien compte du caractère intrinsèquement aléatoire de la reproduction. De la même façon, nous ne choisissons pas de naître riche ou pauvre. C’est la loterie sociale. Nos parents nous transmettent aussi bien des gènes qu’une éducation ou un confort matériel.