C’EST UN DIMANCHE MATIN. Il débarque de Vincennes, où se déroule le festival America pour lequel il est venu participer à quelques événements et, bien sûr, signer des livres. Des essais (Le Grand Combat, Une colère noire, Le Procès de l’Amérique) et son premier roman, La Danse de l’eau… Entre réel et fiction, Ta-Nehisi Coates cultive un propos résolument engagé pour la cause de la communauté noire américaine mais aussi pour une ouverture intellectuelle de son pays natal. Il apparaît dans le cadre de notre porte. Jean, pull sombre, barbe grisonnante, serviette noire. Tout ce qu’il demande, c’est un grand verre d’eau pour avaler une vitamine C, il est épuisé par un tout récent séjour au Sénégal : “Je suis encore rempli d’émotions. Ce pays m’a bouleversé. Comme beaucoup d’Africains-Américains qui ont des liens plus ou moins éloignés avec l’Afrique de l’Ouest et centrale, c’était un voyage important pour moi.”
On le sait plus réservé que ne le laisseraient penser ses ouvrages, mais, aussitôt arrivé, il parle librement, installe sa longue silhouette sur l’une des banquettes du salon,