Vous sortez du cinéma. Des mélodies par dizaines résonnent soudain. Autour de vous, tout le monde fait le même geste: rallumer son portable. Sachant que le réseau attribue à chacun une fréquence propre jusqu’à la prochaine déconnexion, comment fait-il pour ne pas se mélanger les pédales ? Pour ne pas brancher toute la foule sur une même fréquence ? Pas fou, quand il reçoit deux demandes (ou plus) en même temps, il se bloque. Comme vous, qui n’écoutez plus personne quand Al, Bert et Cheub, vos trois meilleurs potes, vous racontent chacun une histoire différente simultanément.
Pile j’essaie ; face j’attends
La solution ? Trouver un ordre de passage. Mais comme les téléphones ne sont pas connectés entre eux, comment vont-ils se mettre d’accord? Aucun usager n’étant prioritaire, un « pile ou face » un peu spécial s’impose Chaque téléphone « joue » seul. Il tire à pile ou face s’il tente de se connecter tout de suite ou s’il attend un peu. Pour résumer, « pile = j’essaye », et « face = j’attends le prochain tirage ». Tant qu’il n’y a pas trop de monde, il se trouvera bien un moment où il sera seul à tenter de se connecter, avant de laisser la place aux autres ! Cet a été imaginé dans les années 1960 sur l’île d’Hawaï : les ordinateurs de l’université ayant été mis en réseau, il fallait au plus vite régler ce genre de problème. Cinquante ans plus tard, nos vastes réseaux recourent à d’autres solutions – autrement plus compliquées, car le nombre d’ordinateurs est sans commune mesure. Mais elles comportent toujours une part d’aléatoire, seule solution lorsque