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Dan Auerbach réveille l’un de ses multiples projets parallèles.
Par XAVIER BONNET
The Arcs
Electrophonic Chronic
EASY EYE SOUND
Au-delà de ses multiples talents, Dan Auerbach a l’art d’occuper l’actualité. Certains auront beau jeu d’étaler leurs sarcasmes endémiques en proférant qu’il a une affaire à faire tourner avec Easy Eye Sound, le studio comme le label, il n’empêche: entre les albums qu’il produit au rythme d’un par mois au bas mot et les Black Keys, c’en est à se demander quand il dort… Partant de là, s’interroger sur comment il a su trouver le temps de donner naissance à ce second album de The Arcs, huit ans après le précédent (Yours, Dreamily,), aurait du sens… a priori.
Seulement voilà, avec lui comme avec d’autres, les a priori, il s’agit de s’en méfier. À plus d’un titre, en effet, Electrophonic Chronic est un projet de longue haleine. Ou à maturation lente. C’est selon.
Longtemps laissé dans un tiroir, dans son contenu comme dans ses motivations. Notamment à cause de la disparition de Richard Swift, en 2018, l’une des figures majeures de la scène musicale américaine et du groupe, qu’il avait rejoint sur le tard à l’époque, et que celui-ci était déjà devenu autre chose que son intention initiale, à savoir “simple” moteur d’un nouvel album solo d’Auerbach. Il aura fallu le désœuvrement d’un confinement pour qu’Auerbach et Leon Michels, cofondateurs du groupe pour faire simple, se penchent concrètement sur les nombreuses ébauches de chansons que l’équipée s’était plu à compulser dès que l’occasion lui en était donnée, avec l’envie de rendre le plus beau des hommages à Swift.
Les différents protagonistes le reconnaissent volontiers: si le courant est aussi vite et bien passé au sein de The Arcs, c’est qu’ils partageaient tous un amour immodéré du studio d’enregistrement. On s’étonnera donc encore moins que d’habitude du “peaufinage” apporté aux douze chapitres qui composent cet Electrophonic Chronic, instrumental (“Califone”) et… virgules (“Backstage Mess”, “Sporting Girls”) furtifs compris.
S’il s’agit de chercher un fil conducteur à l’ensemble, et compte tenu du fait que le vocable gentiment fourre-tout de “neopsychedelic soul-rock” déjà avancé ici et là a toutes les chances de ne pas satisfaire grand monde, on ne retiendra que l’un de ces quatre termes: soul. C’est