Maïmouna Doucouré est de ces personnalités qu’on adore côtoyer. Naturelle, avenante, drôle, brillante, elle est cette femme que toutes les gamines aspirent à devenir. D’ailleurs, c’est à ces dernières qu’elle s’affaire à donner la parole depuis ses débuts. À travers son œil aiguisé, les fillettes prennent corps, se font dansantes et rebelles pour « Mignonnes », dures et attachantes dans « Hawa ». Ses films sont les gardiens d’une part d’elle-même. Ici, un père polygame, là, une mère attentionnée. Cette fois, sa star est une albinos. Fascinante pour les grands, trop étrange pour des gosses cruels et mal habitués. Chez Doucouré, la différence est une force qu’elle prône poing levé, avec une infinie douceur. Ses plans léchés, la poésie qu’elle injecte dans ses films narrent une société de l’image, une vie en cité qu’elle a bien connue, des barrières mentales posées soigneusement par chacun de nous. Comme modèle pour sa petite Hawa, mère adoptive rêvée pour remplacer une grand-mère extraordinaire (et mourante), elle a choisi Michelle Obama. Une femme, oui. De couleur, aussi. Surtout, une héroïne du quotidien, inspiration pour toute une génération en puissance. Mais ne vous fiez pas aux apparences, chez la réalisatrice, les grandes femmes sont avant tout les plus petites.
Paris Match. “Hawa” est une quête impossible ?
Ah, ça, personne au monde n’a eu l’idée de courir après Michelle Obama pour lui demander de l’adopter !