Je n’allais pas laisser passer cette opportunité. J’entendais dire, depuis quelques semaines, depuis que le film fut projeté au Festival de Cannes, que Little Girl Blue était une œuvre « inclassable » et que Marion Cotillard y était « exceptionnelle ». Ma curiosité aiguisée, je sentais que le film de Mona Achache était un rendez-vous qu’il ne fallait pas manquer. Et j’eus confirmation : non seulement le film décloisonne tous les genres, unique dans sa fabrication, mais Marion Cotillard y est absolument prodigieuse. Nous nous retrouvons toutes les deux sur un bout de canapé, dans un petit studio d’enregistrement… le temps d’une conversation à bâtons rompus, que nous aurions pu prolonger des heures tant ce film atypique soulève de questions, et tant l’actrice principale est fiévreusement engagée à défendre ce rôle.
Pouvez-vous nous raconter comment ce film est arrivé jusqu’à vous ?
Je connaissais un peu la réalisatrice, Mona Achache. J’en avais beaucoup entendu parler par des amies communes, qui avaient travaillé avec elle. Et mes amies l’aimaient beaucoup. Quand elle m’a lu cette histoire, j’ai refermé le scénario, bouleversée, et j’ai dit « oui » tout de suite.
Quel genre de bouleversement avez-vous ressenti ?
Je n’avais jamais lu une chose pareille. Mona a une manière de raconter son histoire familiale d’une façon si singulière… Le scénario contenait beaucoup de documents, des notes personnelles, des photos – ce qui n’est pas une chose classique. Au départ, d’ailleurs, le film était présenté comme un « documentaire ». Mais j’ai ressenti que c’était autre