À 36 ans, Anaïs Demoustier a une filmographie aussi longue que quelqu’un qui a le double de son âge. Une cinquantaine de films, autant de rôles variés : une jeune prostituée, une flic… Dans « Le temps d’aimer », dernière pépite de Katell Quillévéré, elle interprète femme étonnamment moderne pour cet après-guerre complexe. Elle a eu un enfant avec l’ennemi et l’époque ne le lui pardonne pas. Demoustier joue Madeleine à quatre étapes de sa vie avec une force impressionnante, justifiant le César de la meilleure actrice qu’elle a reçu en 2020. Mais après une séance photo au Carmen, un club parisien, elle laisse son métier de côté le temps d’une rencontre qu’elle préfère faire au bistrot en face. Autour d’un panaché. Ou deux…
Paris Match. “Le temps d’aimer” traite du tabou ultime de la maternité : celui de ne pas aimer son enfant. Comment porte-t-on un tel rôle ?
J’avais du mal à comprendre le rejet de Madeleine pour son fils. Mais elle a commencé sa vie avec une humiliation, ce terrible moment où elle a été