ans une minute, le général Pierre de Villiers sera en retard. Que n’écrit-il pas, pourtant, page 29 de son nouvel opus, (Fayard), publié le 9 novembre: « L’exactitude est la politesse des rois », soutient l’ex-chef d’état-major des armées, avant de critiquer l’habitude contemporaine de s’arranger avec la ponctualité. Et le haut gradé de 66 ans de conseiller à la jeunesse, la cible de son livre, à laquelle il s’adresse au détour de 45 courtes lettres, de ne pas prendre cette mauvaise habitude: « Il est très pénible d’attendre son chef quand celui-ci est systématiquement en retard. Ne l’oubliez pas quand vous serez dirigeants. » Pierre de Villiers parle d’or: au plus fort de sa carrière, il a eu pour interlocuteur quotidien François Hollande, pas particulièrement connu pour sa précision horlogère. 17 heures pétantes, dans les locaux des Rois mages, l’agence de communication qui accompagne le militaire à la sortie de chacun de ses ouvrages depuis sa démission fracassante de l’armée, en 2017 – des succès d’édition, à chaque fois. Le bruit d’une porte qui s’ouvre. Le général, en costume classique et cravate, apparaît. Pile à l’heure. Les hommes d’honneur montrent toujours l’exemple. Pendant une heure et demie, Pierre de Villiers évoque avec clarté tous les sujets qui nourrissent son livre, qu’il a aussi construit comme un précis de management à destination des dirigeants: l’autorité, évidemment, les qualités d’un bon chef – la sincérité, la vision, mais aussi l’humilité ou l’humour –, l’évolution de la société française, le conflit ukrainien, le budget des armées. « Un dictateur dans un tunnel ne recule jamais », lâche-t-il au sujet de Vladimir Poutine. Contrairement à la plupart des hauts gradés, il n’exclut pas que la Russie ait recours à une arme nucléaire tactique en Ukraine. Quant à se présenter à une élection, le
« Attention à la déshumanisation! »
Nov 09, 2022
11 minutes
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