l est méconnaissable. Didier Lallement a tout lâché, l’uniforme, le phrasé schlagué, le masque glacial, surjoué sous la casquette,République. Le voilà dans une brasserie parisienne, jeans, barbe de hipster, le regard philosophe, presque doux. Il sort un livre trois mois après son départ de la PP, la préfecture de police de Paris, 267 pages d’entretien avec le journaliste Jean-Jérôme Bertolus, titré « L’ordre nécessaire ». Lallement expose sa vision noire de la société, rongée par l’individualisme, le complotisme, l’islamisme, le survivalisme, « l’ubérisation du marché de la drogue », qui fragilise encore les banlieues, sans compter l’immigration illégale. « À Paris, écrit-il, un délit sur deux est commis par un étranger, souvent en situation irrégulière… Il est clair qu’une partie des primo-arrivants s’intègre par la délinquance. » Les défenseurs des droits de l’homme, qui l’ont souvent combattu, apprécieront ; il s’en moque. L’ancien préfet observe la violence : circulation en hausse des armes à feu, menaces sur les élus, police appelée en première ligne et attaquée. Il la défend, refusant le terme de « violences policières », même l’existence des contrôles au faciès, sans nier qu’il puisse y avoir des brebis galeuses et du racisme, comme ailleurs. Il nous embarque à la PP – cette forteresse de 44 000 agents – dès sa nomination par Macron au cœur du brasier des gilets jaunes, avant son baptême du feu... quinze jours plus tard, devant Notre-Dame en flammes.
DIDIER LALLEMENT LES VÉRITÉS D’UN PRÉFET
Oct 13, 2022
2 minutes
DIDIER LALLEMENT LES VÉRITÉS D’UN PRÉFET
Trois mois après son départ, le haut fonctionnaire sort de son droit de réserve dans un ouvrage détonant.
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits