Une foule de curieux s’attardent devant l’entrée et il faut montrer patte blanche au portier, plutôt costaud, avant de pouvoir franchir les grilles en fer forgé du Grand Hôtel Excelsior Vittoria. D’emblée, la quiétude des lieux tranche avec l’agitation de la Piazza Torquato Tasso, comme si un mur invisible se dressait entre les deux. À gauche, La Pergola, un bar à champagne et sa tonnelle couverte de glycine mauve ; à droite, la demeure des propriétaires, la dynastie Fiorentino qui a bâti l’hôtel voilà presque deux siècles.
La famille, c’est sacré
Aujourd’hui, les rênes sont tenues par la cinquième génération : Guido Fiorentino, PDG, jamais loin de sa charmante épouse Ornella, secondé par son fils Luca, 26 ans, directeur des ventes, et à ses heures perdues Peter, 22 ans, encore étudiant. Sans oublier la grand-mère, Signora Lidia, toujours alerte. Elle continue à chiner des antiquités que l’on retrouve un peu partout dans l’hôtel. Lors, prêts à échanger quelques amabilités et à vous faire sentir comme chez des amis de longue date. « Je suis né et j’ai grandi dans ce paradis, c’est ma maison, j’en connais les moindres recoins, explique Luca dans un large sourire et un français impeccable. J’ai effectué ma scolarité à l’École Française Alexandre Dumas de Naples, mais je revenais tous les week-ends à Sorrente. J’ai passé mes vacances d’été à faire les 400 coups avec les enfants des clients qui sont devenus mes copains. On se retrouve maintenant à Londres, à New York et bien sûr ici, car ils sont contents de débouler. Notre grande force est d’être un établissement familial et de tisser des liens indéfectibles avec nos hôtes, certains sont fidèles depuis plusieurs générations. Après l’université, j’ai fait mes armes dans deux 5-étoiles, un Spa Retreat dans la Forêt-Noire en Allemagne et le Nobis à Stockholm en Suède, avant de venir épauler mon père. C’est une tâche qui me tient à cœur ». Luca a les yeux qui brillent et des projets plein la tête, comme de développer une collection précieuse d’hôtels, les Fiorentino ayant eu par le passé jusqu’à six pépites en gestion ou en propriété, dont le Grand Hôtel Vesuvio à Naples.