L’homme qui venait d’ailleurs STROMAE
IL EST PRÈS DE 23H ce samedi 16 avril 2022 lorsque Stromae fait son entrée sur la scène du Coachella Festival. La foule est plus grande que lors de son dernier passage, il y a sept ans, avec un enjeu peut-être plus important, le show plus conséquent également. Impossible toutefois de percevoir une quelconque gêne, ou même de la timidité chez le Belge. Il est ici parfaitement à sa place aux côtés d’autres mastodontes de la pop music actuelle (Harry Styles, Kanye West, Doja Cat), rarement aussi à l’aise que lorsqu’il multiplie les personnages, tel un performer jamais rassasié, perpétuellement en quête de nouvelles émotions à incarner.
C’est là toute l’ambition de son troisième album, , sorti en mars dernier : se réinventer via de multiples personnages. Cette démarche, finalement peu courante dans le paysage musical francophone, fait clairement sens à l’heure où le dédoublement numérique est devenu une norme, où la métamorphose se fait sous forme d’avatar. Cette démarche rappelle surtout celle de David Bowie, autre artiste caméléon, adepte du déguisement, constamment à la recherche de renouvellement artistique. À un détail près, l’attachement de Stromae au monde réel. Chez lui, il n’est jamais question de se représenter en icône glam débarquée de l’espace, d’apparaître sous les traits d’un alter ego de Jacques Brel, ne serait-ce que pour ce sens de la narration, ce talent de portraitiste et cette attention portée aux oubliés.
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