lors qu’il commande en Crimée la 11e armée, Manstein justifie le massacre à venir par son ordre du jour du 20 novembre 1941: « [Lebensraum] (…) » C’est un des officiers les plus proches de Manstein, le Otto Ohlendorf, commandant de l’Einsatzgruppe D, la liquidation des Juifs de Simferopol, occupée dès le 1 novembre 1941. Il justifie sa requête par le manque de nourriture et de logements dans la ville, où il faut héberger une centaine d’unités militaires. Ce sont des soldats de la 11e armée qui rassemblent les victimes, les surveillent, les transportent, bouclent le lieu de l’exécution et fournissent les munitions. Les SS n’ont plus qu’à presser la détente. Le 12 décembre, par l’intermédiaire de son chef d’état-major Wöhler, Manstein réclame à l’Einsatzgruppe D la livraison de 120 montres prélevées sur les Juifs tués à Simferopol pour les distribuer à ses officiers. Au total, 33 000 Juifs sur les 100 000 assassinés dans la région le sont sur les arrières de la 11e armée pendant le commandement de Manstein, dont environ 14 000 à Simferopol du 9 au 13 décembre. Condamné à mort le 18 avril 1948 après avoir témoigné à Nuremberg, Ohlendorf a été pendu le 7 juin 1951.
