Dramatique Des vacances empoisonnées

Gérald furetait dans les sous-bois de la montagne auvergnate à la recherche d’une plante précise : l’arnica des montagnes, plante connue pour soigner bien des maux. En sa qualité de guide nature pour les touristes souhaitant découvrir l’environnement local, il connaissait, sur le bout des doigts, toutes les plantes de montagne, ainsi que leur utilité.

C’était une passion, voire une vocation née lors de vacances familiales passées dans le Cantal dix ans auparavant, alors qu’il n’était encore qu’un adolescent accro à la télévision et aux jeux vidéo.

A cette époque, il s’était laissé embarquer, à contrecœur, dans une randonnée « découverte nature » avec les autres jeunes du centre de vacances où il passait sa semaine.

Contre toute attente, il avait été rapidement conquis par la gouaille du guide nommé Gilbert, qui s’avérait intraitable quant à la faune et la flore locale.

Les jours suivants, il avait déserté le « club ado » pour accompagner ses parents dans toutes les randonnées possibles proposées par Gilbert. Et toutes ses sorties avaient été plus passionnantes les unes que les autres, si bien qu’à la fin du séjour, Gérald était décidé : quand il serait adulte, il serait guide nature lui aussi, dans cette même Auvergne.

Il avait fait les études nécessaires pour arriver à ses fins. Hasard des carrières, lorsqu’il débuta dans le Cantal, au Lioran, il fut amené à remplacer celui qui avait été à l’origine de sa vocation : Gilbert, qui partait à la retraite.

Gérald déboucha du sous-bois un peu frustré : pas l’ombre d’un plant d’arnica, comme si la plante le fuyait.

Après tout, ce n’était pas si grave : il faisait ses recherches les week-ends pour arrondir ses fins de mois, liant l’utile à l’agréable, en fournissant à un laboratoire pharmaceutique local la matière première pour fabriquer les homéopathies et pommades utiles contre les petits