Rock and Folk

Disques pop rock

Moss

“HX”

EXCELSIOR RECORDINGS

Méfiance: lorsqu’on google le nom de ce groupe, histoire d’en savoir un peu plus, on tombe sur un Moss qui fait du doom metal à Southampton. Des branchés occultisme inspirés par Lovecraft qui, visiblement, ne font pas dans la dentelle. Pas du tout le genre du Moss qui nous intéresse. Les créateurs de cet “HX” qui a envoûté une partie de la rédaction sont des Hollandais au look de gars propres sur eux réunis depuis 2003 autour du chanteur-guitariste Marien Dorleijn. L’air de rien, ces braves gens en sont déjà à leur septième album. On en déduit donc qu’ils sont aussi discrets que doués pour écrire de bonnes chansons. Moss, pour ceux qui découvrent, est un groupe à guitares (accords plaqués, arpégés, passés dans le Copycat) boosté par un batteur qui joue simple mais carré, avec des enjolivures de synthé dont la vocation, apparemment, est de colorer l’ensemble sans se mettre en travers de la musique. Car Moss glisse. Fait du bien par où il passe. La voix, très réverbée également, tisse des mélodies pop comme on n’en a pas entendues depuis perpette. Oui, en écoutant “Before It’s Gone”, “Around” ou “The Lighthouse”, on pense aux années quatre-vingt, mais surtout aux moins connus de leurs représentants: ces Aztec Camera, Haircut 100 ou China Crisis qui n’enchantèrent qu’une poignée d’initiés. Moss, en plus mélancolique, joue dans cette cour-là, mais mériterait, en théorie, de rayonner partout et plus fort. Alors, souhaite-t-on à ces musiciens, dont l’œuvre est précieuse, de devenir des stars et de remplir des stades en larguant en chemin tous ceux qui ont compté pour eux? Sur sa page Instagram, Dorleijn dit qu’il confectionne aussi des meubles. Personne ne l’ignore, c’est plus tranquille comme activité; et c’est bien également.

JEROME SOLIGNY

The Smile

“A Light For Attracting Attention”

SELF HELP TAPES/XL

Voici le nouveau groupe de Thom Yorke, Jonny Greenwood et du batteur Tom Skinner: The Smile, encore un projet né grâce au SARS-CoV-2. Pour ces rois de la déprime futuriste, le nom est aussi mal choisi qu’un projet de Pete Doherty qui s’appellerait The Sobriety. La proposition musicale, toutefois, est intéressante. Les deux têtes pensantes de Radiohead (sans faire offense aux trois autres) ont ici eu la volonté d’enregistrer avec une certaine spontanéité. Ce qui donne un disque plus compréhensible que les pensums électroniques de Yorke ou l’album du prétentieux supergroupe Atoms For Peace. Les treize plages en question ont pour point de départ tantôt un motif de piano ou de synthé, un riff de guitare labyrinthique ou un rythme funky. Et le groupe brode là-dessus sur ce qui ressemble souvent à des jams structurées après coup, avec, comme toujours, Nigel Godrich dans la salle des machines. “You Will Never Work In Television Again” sonne comme du Sonic Youth; “The Smoke”, “Thin Thing”, “A Hairdryer” et “We Don’t Know What Tomorrow Brings” rappellent l’influence de Can sur les musiciens d’Oxford. Greenwood est toujours un arrangeur brillant, et un guitariste qui cherche et trouve souvent. Thom Yorke, plus inquiet que jamais par l’état du monde, chante magnifiquement. Les deux, c’est nouveau, jouent de la basse et créent des motifs incisifs qui rendent l’affaire plus tendue et nerveuse que le Radiohead des onze dernières années. Une beauté tortueuse émane de l’ensemble avec même quelques moment franchement splendides: “Pana-vision”, “The Smoke”, “Waving A White Flag” ou “Free In The Knowledge”, jolie ballade plaintive dans le style d’antan.

BASILE FARKAS

The Dream Syndicate

“Ultraviolet Battle Hymns And True Confessions”

FIRE

The Dream Syndicate revient à des structures plus classiques avec ce huitième album, le quatrième depuis la reformation de 2012. Le casting en est le même,

Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.

Plus de Rock and Folk

Rock and Folk5 min de lecture
Télégrammes
Dans la collection Beaux Livres des éditions La Manufacture De Livres, “Bataclan, Mémoires” d’Olivier Roller donne la parole à trente rescapés des attentats du 13 novembre 2015, tous membres de l’association Life For Paris. En librairie le 25 août au
Rock and Folk3 min de lecture
Réédition Du Mois
Question pour les niais: à quoi reconnaît-on un grand musicien ou un grand groupe? Au nombre d’albums qu’il a vendus (dans ce cas, Muse, Mireille Mathieu et Queen sont des génies) ? Au nombre de musiciens qu’ils ont influencés, comme le Velvet Underg
Rock and Folk4 min de lecture
SHE & HIM
IL VOYAGE SEUL. Pas de She, juste Him, M. Ward est à Paris pour un concert solo à la Maroquinerie. Très solo, même. Lui et sa guitare, ses plans étranges, mélange d’accords tarabiscotés, de tunings inventifs et d’une technique inspirée de John Fahey,

Associés