Le bio est à la mode, disent certains, tandis que pour d’autres, c’est assurément l’avenir. Quoi qu’il en soit, cette agriculture est en plein essor, et les chiffres parlent d’eux-mêmes: les parcelles en mode de production biologique représentent désormais plus de 2 millions d’hectares en France, auxquels s’ajoute un demi-million d’hectares en conversion. C’est cinq fois plus qu’il y a vingt ans et deux fois plus qu’il y a cinq ans! Le bio constitue à présent près d’une parcelle française sur dix, avec toutefois des disparités marquées: par exemple, une vigne sur cinq est bio, tandis que pour les céréales, c’est plutôt une parcelle sur vingt. Le bio est présenté comme plus sain pour l’homme et pour l’écosystème : on pourrait donc s’attendre à ce que celui-ci permette au petit gibier de se remplumer…
Les pesticides
La principale. Les insectes étant la base alimentaire des jeunes perdrix, faisans, cailles et alouettes, on peut aisément faire le lien. « Dans des cultures en agriculture biologique, on retrouve 30 à 50 % d’insectes et d’adventices en plus que dans les parcelles en conventionnel», nous indique Vincent Bretagnolle, directeur de recherche au CNRS. Mais ce n’est pas tout : les pesticides ont aussi vocation à limiter le développement d’adventices qui entrent dans le régime alimentaire du petit gibier, et notamment du lièvre. Des chercheurs autrichiens suggèrent même, à travers une publication dans la revue , que cette diminution des adventices pourrait être un des facteurs à l’origine du déclin des populations de lièvre en Europe.