HISTOIRE, INTERPRÉTATION DISCOGRAPHIE COMPARÉE
Ténèbres. Prononcer ce mot en présence de l’amateur de musique baroque fera, dans l’instant, se lever images et sensations. Des cierges éteints l’un après l’autre ; les flammèches des flambeaux peints par Georges de La Tour ; une scène de Tous les matins du monde où la solitude d’un maître de la viole voué aux regrets accueille les mélismes de la Troisième des Leçons de François Couperin. Elles sont aujourd’hui les plus jouées, les plus enregistrées du vaste corpus légué par les XVIIe et XVIIIe siècles français.
Comme souvent avec Couperin, un « je-ne-sais-quoi » nous échappe. La partition gravée de ses ne porte pas de date ; tout au plus peut-on la conjecturer à partir du Privilège de 1713 qui leur est joint et de la préface au (. 1716-1717) qui excuse le délai dans sa parution par « la composition de neuf Leçons de Ténèbres […] dont les trois du premier jour sont déjà gravées et en vente. » Sans doute 1714 ou 1715, donc. François « le Grand » vient de publier son pour clavecin (1713), d’obtenir une pension de 800 livres (6 novembre 1714)., 1709) ou Siret (, s.d.). C’est donc un musicien installé qui propose sa vision des Ténèbres dans le sillage d’illustres devanciers, Lambert, Charpentier, voire Lalande si l’on admet que ses posthumes ont bien été chantées par ses filles, mortes en 1711.