Quand ils votaient pour la première fois
Nous avons demandé aux aspirants à l’Élysée de fouiller dans leur mémoire. Quel fut, enfant ou adolescent, leur premier souvenir d’élection présidentielle ? Et quand ont-ils pour la première fois glissé un bulletin dans l’urne pour choisir le chef de l’État ? Ce rituel de notre vie démocratique a-t-il éveillé en eux une ambition, une responsabilité, une vocation ? Les douze candidats ont été invités cette semaine à nous répondre sur une longueur maximale – ce qu’ils ont respecté. Nous publions in extenso la réponse de dix d’entre eux. Philippe Poutou nous a d’emblée fait savoir qu’il ne se livrerait pas à cet exercice. Jean-Luc Mélenchon, après avoir accepté, n’a finalement pas donné suite.
« La gauche, “une évidence” »
J’avais 11 ans quand l’image de François Mitterrand, au soir du second tour, s’est affichée sur l’écran de la télévision. Je ne sais pas si c’était une bonne nouvelle ou non pour mes parents, il n’y avait pas d’allégresse, mais une forme de gravité, comme si son élection marquait un changement d’ère. Dans ma famille, on ne discutait pas trop politique. Ou, en tous les cas, pas de manière politicienne ou partisane, mais plutôt de façon philosophique.
J’ai voté à 18 ans en 1988 pour François Mitterrand, dans mon village de la Drôme. C’était une évidence, car la gauche incarnait pour moi la générosité, la solidarité. Dans la foulée, j’ai rejoint Lutte ouvrière. C’estj’avais découvert cette joie de s’exprimer et cette capacité à pouvoir se faire entendre. •
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