Les secrets des milliardaires rouges
Il a réservé dans l’un des meilleurs restaurants chinois de Londres dans le quartier Saint James’s. Il y est arrivé le premier pour s’installer dans un canapé de velours en forme de U. L’homme, 1,95 mètre, cheveux ras et larges épaules, a tout du boxeur sous son épais chandail à col roulé. Desmond Shum a failli être sélectionné dans l’équipe olympique de natation de Hongkong du temps où le territoire était une colonie britannique. À sa main droite deux grosses bagues, au majeur et à l’auriculaire, et au poignet un bracelet imitant des sarments entrelacés. L’homme sourit rarement ou à moitié. Pas de garde du corps visible à proximité ; Desmond Shum, quand on lui pose la question, estime qu’il n’a pas besoin de protection.
N’est-il pas pourtant considéré comme un traître par le régime chinois ? N’y a-t-il pas déjà eu de cas d’enlèvement de personnalité chinoise dérangeante pour les autorités ? répond Shum, comme s’il n’imaginait pas une seconde risquer sa vie ici à Londres. ajoute-t-il, Quant à demander l’asile politique au Royaume-Uni, son pays de résidence, choisi en 2017 uniquement pour que son fils, Ariston, 12 ans aujourd’hui, y fasse de bonnes études, il n’y a jamais songé non plus. D’ailleurs, est-il encore un Chinois pour les autorités chinoises ? Lui-même se voit parfois comme une sorte d’apatride. Il est né en 1968 en Chine, certes, mais dans une famille pauvre de Shanghai alors que son grand-père, avocat, avait vu tous ses biens confisqués par les révolutionnaires
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