Sur la face B, une bombe: “Polk Salad Annie”
DÉCRIRE L’ART DE TONY JOE WHITE EST UN ENFER. C’est toujours bon signe. L’homme qui nous a quittés il y a plus de trois ans était l’un des plus grands stylistes de son temps, un authentique original. Blues? Soul? Rock? Laid back? Un peu tout cela, pour le plus grand bonheur de nos oreilles. Minimaliste de génie, doté d’une voix superbe hyper virile (mais jamais macho), enrouée, voilée, chocolatée, il était aussi un songwriter de génie ayant écrit des chansons époustouflantes, reprises par la crème de la crème, de Ray Charles à Tina Turner en passant par Charlie Rich, Isaac Hayes, Waylon Jennings, Clarence Carter, Dusty Springfield, Wilson Pickett, The Cruel Sea, Tom Jones ou Roy Orbison. En France, c’est Joe Dassin qui en était dingue. C’est toujours mieux que . Tony Joe White est l’objet d’un culte, vénéré par des musiciens de premier ordre, et par un public très fidèle, notamment en France, nous y reviendrons. C’était aussi un guitariste exceptionnel: jamais adepte du déluge de notes, il pouvait glisser des solos serpentins et foutre le feu avec ses rythmiques funky et son fameux “whomper stomper” (une wahwah de la marque Boomerang) qu’il utilisait sur les accords