La Martinique à fleur de peau

“Apivia a attendu le petit matin pour arriver au ponton après les émeutes.”

des feux de Bengale et des fumigènes, on a eu des lacrymos, des barricades et des grenades. On espérait un village en fête, on a traversé une ville morte, tendue et inquiète à l’approche du soir. Car c’est la nuit que Fort-de-France perd ses nerfs. Méconnaissable, la souriante capitale de la Martinique est alors livrée aux émeutiers qui non seulement cassent et brûlent, mais tirent à balles réelles sur CRS et journalistes. Les marins qui arrivent de la métropole, les yeux rougis par la fatigue, exsangues, épuisés par l’exigence de leurs machines et les caprices de la météo, tombent un peu de haut. Si leurs équipes ou leurs proches les ont tenus informés des événements, ils ont