Moto verte

L’ESPRIT ORIGINEL

ans les années 70, Stéphane Tirot ne ratait jamais une opportunité de traîner dans la casse où son père, garagiste, entassait la ferraille huileuse et les pièces mécaniques usagées. À la campagne, on ne jette pas, ça peut toujours servir. Il en revenait noir de cambouis après s’être fait la main en démontant tout ce qui pouvait l’être. Lorsqu’il ne mettait pas les pognes dans les entrailles des Motobécane, Peugeot et même BSA M20 de la seconde guerre Mondiale dont personne ne voulait alors et qui permettaient de découvrir les joies du tout-terrain via une « crossisation » approximative qu’il testait sur le terrain à un kilomètre de la maison, Stéphane regardait son père travailler à l’atelier, apprenant les gestes justes qui font les bons mécanos. Dans le sillage de cette figure paternelle, il est devenu, BEP en poche, tourneurfraiseur pendant 22 ans, et depuis 2002, peintre moto chez Axxo Design. Son frère, Jacky, s’orientant vers la compétition automobile, en charge des surpuissants moteurs Renault équipant les F1 championnes du monde. Autant dire que lorsque les frères Tirot se penchent sur un dossier technique, les vis filent droit et marchent au pas. À 16 ans, alors fan de Roger de Coster dont il avait collé la vignette Panini sur son bureau d’école, admiratif des meilleurs Français disputant les cross inter, Péan, Bruno, Nowak, Terroitin, Boniface, Stéphane fait ses vrais débuts sur la Honda 125 Elsinore de son frère tout en rêvant d’une Bultaco. À 18 ans, il achète la première de ses vingt motos neuves (une par saison), une KTM 125 MC de 1978 suivie par une 250 au guidon de laquelle il s’inscrit au championnat de Normandie tout en participant à l’Enduro du Touquet: 163 place au scratch (sur 1026) sur une Yamaha 125 DTMX, une belle perf. Il y retournera sept fois, considérant cette épreuve comme un décrassage de début de saison. Stéphane Tirot a disputé la ligue normande de 1979 (cette saison-là, il s’aligne sur trentetrois courses, la première sous la neige, motivé le garçon) à 1985 (décrochant le titre en 1983). À l’époque, en 1984, marquer des points en « A » n’était pas une mince affaire, avec une grille où se poussaient du coude Losito, Flambard, Duflos, Titaire, Hypolite… une quinzaine de gaziers qui envoyaient du gros. Stéphane enchaîne avec l’Endurance TT (il gagne le scratch en 1986) avant de bifurquer vers le Supermotard en 1991, et pendant une décennie où il côtoie les Chambon, Salvador, Pidoux… En parallèle, il récupère le prototype HVA/XT 500 de Jean-Pierre Lloret tout en empruntant la RVS de son frère pour des courses sur prairie et des endurances. RVS était une petite marque française créée par René Vatin, un brillant préparateur qui fut aussi importateur CCM. Ses partie-cycles, construites à une centaine d’exemplaires dans le même atelier que celles de Martin – une référence chez les bitumeuses de l’époque – accueillaient principalement des blocs Honda quatre-temps, importés de Belgique.

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