UNE BÉCANE DE CHEF!
es visiteurs du Wheels and Waves venus surfer sur les tendances 2022 l’ont vite repérée sur la côte basque en partageant sur les réseaux sociaux (et avec les 37400 followers du French Atelier sur Instagram) les photos de la nouvelle création de Thomas Letourneur, la cheville ouvrière du label installé à Rambouillet. L’idée, la réalisation, la finition, les proportions, les choix techniques, les accessoires, le style… tout est impeccable, à sa place, fait comme cela devait être fait, pour atteindre une simplicité que Léonard de Vinci qualifiait de . Et l’exercice est bien plus difficile qu’on ne l’imagine car entre Fan de Joël Robert, David Bailey, Jean-Michel Bayle, amateur de Husqvarna 400 CR de 1972 (le modèle iconique mis en lumière par Steve McQueen) et de Honda Elsinore de 1976, l’idée de croiser les chemins de la XR, le big thumper (gros piston en argot américain) taillé pour les courses de désert (cinq victoires à la Baja 1000) et la silhouette élégante de la Elsinore était une belle opportunité. Pièce maîtresse du projet et signe distinctif de chaque moto, le réservoir est emprunté à une Suzuki 125 TS, pour son étroitesse et la beauté de son design, dont la partie inférieure a été découpée pour épouser la poutre centrale de la XR. Toute la partie arrière a ensuite été modifiée avec une boucle en tube CD4S et un garde-boue en aluminium en harmonie avec le garde-boue avant dont Thomas a fabriqué le support en tôle de cinq millimètres. Morceau de bravoure, la modification du bras oscillant et l’élimination du monoamortisseur et biellettes du système Pro Link au profit d’une paire de combinés Hagon s’inscrivant mieux dans une démarche old school, même si l’efficacité est moindre. Thomas a également construit un fond de selle sur-mesure et assemblé une nouvelle ligne d’échappement en fabriquant le tube de fuite faisant la jonction entre le collecteur en inox et le silencieux (à chicane, il ne fait pas trop de boucan, c’est bien de le préciser) dénichés sur la toile. Pour que la Honda file droit et réagisse au doigt et à l’œil, le train avant a été prélevé sur une Yamaha 750 FZ avec modification de tés de Suzuki 600 DR et guidon de HVA 400 CR. C’est du solide! L’adaptation du frein avant d’origine avec étrier double piston Nissin a nécessité la création d’une patte de déport en aluminium. Le faisceau électrique a été repris et simplifié, les cache-latéraux en fibre sont de fabrication maison et Thomas s’est également chargé du rayonnage et de la réfection moteur dont les carters sont traités époxy, comme le sabot. La peinture est l’œuvre de Valère Ferrant (Aerographik).
