TEL PÈRE, TEL FILS ?
C’EST L’HISTOIRE DE WILLIS, un vieil homme aux valeurs réactionnaires dont l’horizon existentiel a toujours été délimité par le monde rural dans lequel il a passé sa vie. Un fermier solitaire du nord-est des États-Unis, misogyne, homophobe et en proie aux premiers symptômes de la démence. C’est aussi l’histoire de son fils, John. Lui vit en Californie, à Los Angeles, avec son compagnon Eric et leur fille adoptive, Monica. Afin de l’accompagner dans sa vieillesse, John va faire venir son père octogénaire dans son foyer. Là, va se (re)jouer à coups de flash-back entre le fils compatissant et le père condescendant toute l’incompréhension et l’incommunicabilité qui définissent leur lien filial. Cette trame légèrement tragique, c’est celle de Falling, le premier film de l’acteur Viggo Mortensen sorti au cinéma en mai dernier. Pour le réalisateur, interviewé par Europe1, « la dynamique de leur relation résulte des clivages générationnels et géographiques entre un fermier vieillissant à l’esprit conservateur et celui qu’il considère comme un fils rebelle et moralement faible ». Cette réactualisation cinématographique de l’immémorial clash des générations version père-fils illustre également assez bien la complexité qui semble aujourd’hui entourer cette transmission masculine.
Une paternité diluée
Une relation sur laquelle s’est longtemps penchée la littérature (de Rudyard Kipling à Franz Kafka) et dont on parle désormais étonnamment peu, mais qui interroge pourtant à la fois l’évolution radicale du rôle paternel et la place des garçons dans une société où les valeurs traditionnelles attribuées au masculin (force, agressivité,
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