Personal Jesus
“VOTRE JÉSUS PERSONNEL, chez vous!” C’est, à peu près, l’insolite message que découvrirent les lecteurs britanniques dans les petites annonces de leurs journaux locaux, au cours de l’été 1989. Les plus curieux pouvaient même appeler un numéro de téléphone pour écouter, à défaut de prêche… une chanson. Un tout nouveau titre signé Depeche Mode, à paraître en single quelques jours plus tard. Particularité: on y entendait un gros riff de guitare, caractéristique jusqu’ici assez rare dans la musique du groupe, plus enclin aux séquences électroniques qu’aux sonorités bluesrock. “Personal Jesus”, petit miracle musical, devint l’une des plus grosses ventes de la carrière du groupe. De quoi changer l’or en platine.
La légende, mais après tout le responsable l’a confirmée, veut que Martin Gore eût l’idée du titre de la chanson à la lecture des mémoires de Priscilla Presley. Dans le bouquin, intitulé Elvis and me et rédigé par la biographe Sandra Harmon, la veuve du “King” relatait avec force détails sa vie de couple, avec, notamment, cette phrase: “Au fil des années, il a été mon père, mon mari, et presque mon dieu.” Bref, son petit Jésus rien qu’à elle. Il n’en fallut pas plus pour que Gore agrippe sa guitare et commence à écrire la chanson. Une chanson qui ne ressemble nullement à un cantique rock ou une patenôtre pop, plutôt une tentative de définition de ce que peut devenir le sentiment amoureux, de l’adoration à la dépendance.
Plus tard, l’auteur s’en expliquera: “La chanson évoque le fait de considérer quelqu’un comme une
