LES TRÉSORS DES MOROZOV VONT ÉBLOUIR LA FRANCE
Peintureou sculpture, chacune de ces œuvres est aussi fragile que précieuse. Devenues de grands classiques, elles ont d’abord scandalisé leur époque. Férus de modernité, quitte à choquer, les frères Morozov allaient révéler Gauguin à la Russie, financer un Matisse plongé dans la misère, commander des toiles à Bonnard, dont sa « Méditerranée »… Avant que la Première Guerre mondiale ne lui barre la route vers la France, Ivan a le coup de foudre pour les bronzes de Claudel. Ce seront ses derniers achats.
Ces riches collectionneurs russes avaient un œil infaillible pour détecter l’avant-garde
Ils tournent tels des damnés au fond d’un puits. Tous baissent la tête sauf un, qui nous regarde. Son visage évoque celui de Vincent Van Gogh, même si l’artiste ne l’a pas précisé. C’est lors de son internement d’un an à l’asile de Saint-Rémy-de-Provence qu’il peint cette œuvre, inspirée d’un dessin de Gustave Doré. À son frère, il écrit : « Il me faut de l’air, je me sens abîmé d’ennui et de chagrin. » Pour souligner l’effet oppressant de ce tableau, Anne Baldassari, commissaire de l’exposition, a décidé de l’isoler dans une pièce où seul un rai de lumière l’éclaire.
Van Gogh a peint ce tableau peu avant sa mort. C’est un des joyaux de l’exposition
Dans l’histoire de la collection Morozov se dessine en clair-obscur un drame familial, l’épopée slave de jeunes frères
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