La Revue du Vin de France

Millésime 2018 dans le Bordelais Une année spectaculaire

Saint-Émilion

Voici un millésime qui n’a pas été facile d’entrée de jeu : le mildiou ravageur a laissé des traces, mais les vendanges précoces, ponctuées de journées chaudes et de nuits fraîches, ont peaufiné ce 2018, lui conférant ce profil de grande année, la première d’une trilogie qui fera date. Après trois ans, les saint-émilion s’affichent encore plus équilibrés et précis. L’ensemble des vins dégustés entre les mois de juin et juillet présentait beau et bien, mais gageons qu’ils se refermeront à l’hiver. Plutôt savoureux, bien éclairé par un fruit rouge et une belle acidité, ce millésime où tout est en place laisse envisager une garde doublement décennale. K. V.

98/100

CHÂTEAU AUSONE

Le jus sanguin pose un vin franc et multiple, qui se présente comme un morceau de bravoure. Intense et concentré, il se précise sur une définition sensible de fruit presque exotique et iodé, généreusement fondu dans une gangue de tanins à particule. La précision de l’année marque le pas. Il est moins janséniste que d’autres millésimes d’Ausone.

870-890 €

98/100

CHÂTEAU CHEVAL BLANC

La sucrosité du millésime doublée du panache des cabernets francs : rien ne dépasse de l’ensemble qui forme un tout parfaitement construit sur la vaillance du millésime. Un parfum presque poudré de fleur et de vibrantes saveurs d’amande amère, et dans le tanin l’expressivité complexe des argiles uniques et des massales. La tenue de la finale qui s’allonge pointe la longévité de ce Cheval 2018. 840-880 €

97/100

CHÂTEAU BEAUSÉJOUR HÉRITIERS DUFFAU-LAGARROSSE

Il restera dans les annales du cru. Le terroir a joué pleinement son rôle de régulateur et l’expression pure, dominée par les fruits noirs et les tanins sans accroche mais compactés, force le respect. Les marnes ont nourri l’énergie du vin et les rebonds de la finale dessinent son avenir. Le fruit dense et concentré du millésime qui clôt la dégustation confirme le capital séduction du cru. 120 €

97/100

CHÂTEAU BÉLAIR-MONANGE

Quasi pur merlot des coteaux sud, le vin se propulse en altitude et tire vers le haut les fruits rouges francs et mûrs, sur une légère touche florale et bien concentrée qui évoque même un poivre doux. Sur la dimension profonde des grands terroirs, ceux du plateau, s’est construit ce millésime de grande garde. 180

97/100

CHÂTEAU FIGEAC

La puissance sanguine et la chaleur de l’année ont pris du galon, le même que celui qui ourle voluptueusement les contours du vin. Si l’on reste dans le profil solaire, le caractère de Figeac prend le dessus à l’élevage, affinant l’ensemble. Si le vin prend le chemin de l’épure, il reste encore quelques étapes à franchir, car le millésime est assurément de grande garde. 260 €

97/100

CHÂTEAU PAVIE MACQUIN

Le plateau expose son potentiel dans ce 2018. Du climat contrasté mais plutôt très chaud, argiles profondes et calcaire ont su réserver l’humidité nécessaire au fonctionnement de la vigne. Dès l’attaque, la profondeur est là, tendue de la fraîcheur rendue par les grands terroirs en année chaude. Le tanin lumineux laisse percevoir la fulgurance du fruit. Le souffle du calcaire s’exprime avec davantage d’épure. 90 €

97/100

CHÂTEAU TERTRE ROTEBŒUF

En 2018, le vin évoque le caractère étrange de l’année : le tanin est construit sur une force saline, de celle déjà perçue dans d’autres crus du plateau. Le moka et le café, signatures de l’élevage, sont moins convaincants mais la fraîcheur pose le vin dans une finale éclatante. L’avenir donnera raison à ce millésime au printemps compliqué, mais moins pour Tertre, compte tenu de sa culture particulière. N. C.

97/100

CHÂTEAU TROTTE VIEILLE

Toujours confirmé dans ses vertus classiques, il ne manque pas d’envergure, surtout dans ce millésime où il a su réserver sa fraîcheur pour se construire sur la finesse d’un fruit détendu par un boisé qui harmonise l’ensemble mûr et doux au tanin plein de galanterie. Les calcaires du plateau ont une fois

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