Ce que disent les objets
e qui commença comme une prospection gourmande et anarchique d’élégantes statues et d’esthétiques antiques dans les entrailles d’Herculanum et Pompéi allait, en moins de deux siècles, déboucher sur la constitution d’une nouvelle science : l’archéologie (voir p. 28). Le choc de cette siècle, avec la parution des premiers recueils qui lui sont dédiés. Deux idées en émergent, témoignant du changement conceptuel en cours : l’objet peut être une porte d’entrée vers le passé, comme le pressent le bénédictin Bernard de Montfaucon ; et tous, pas seulement les « nobles », sont intéressants et dignes d’être recensés – c’est ainsi que l’« antiquaire » Anne-Claude-Philippe de Pestels compile tout sans distinction esthétique. D’où l’émoi qui traverse la communauté savante d’Europe devant le saccage pompéien… Quand le commanditaire de la prospection n’y voit encore qu’une mine à exploiter, les visiteurs s’offusquent du gâchis, de l’absence de partage des découvertes, sans parler des pertes. Johann Joachim Winckelmann, qui fait partie des contempteurs de la gestion de deux sites napolitains, parachève la prise de conscience en plaçant définitivement l’objet au coeur de la recherche du passé. Souvent présenté en père de l’archéologie moderne, il soutient que les expliquer n’est pas tout, il s’agit maintenant d’« ».
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