Manhattan, misère et saxophone
Un souvenir du premier confinement de 2020. Après avoir fui New York l’an dernier aux environs de la mi-mars, je n’ai plus bougé de ma maison du Maine jusqu’à ce que le gouverneur Andrew Cuomo annonce une réouverture partielle de la ville. Ma fille de 24 ans, Amelia, était restée confinée plus de trois mois dans le Maine avec moi et avait hâte de rentrer chez elle à Brooklyn. Alors, début juin 2020, j’ai chargé ses valises dans le coffre de ma voiture et nous avons fait les six heures et demie de route jusqu’à New York, au rythme des miaulements d’ennui de son chat.
Je l’ai déposée et j’ai traversé le fleuve pour rouvrir mon appartement à Manhattan, après douze semaines d’absence. Le lendemain soir, des amis nous ont invités à dîner chez eux, Amelia et moi. Ils habitaient pile en face de l’immeuble Avenue et de la 19 Rue ; un coin pas très glamour de la ville, que j’aime toujours autant car, même maintenant que les loyers sont devenus hors de prix et ont chassé du centre toutes les familles de la classe moyenne, il me rappelle le temps où Manhattan était une ville socio-économiquement mélangée et magnifiquement décatie.
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