Du Missouri au Kansas, du jazz dans les champs de blé
Kansas City, au Missouri, en plein milieu des États-Unis. Un centre-ville marqué par l’architecture du capitalisme des années 1920 : d’immenses monuments de granit à la gloire des banques, compagnies d’assurance et entreprises agricoles qui firent jadis de ce coin du Midwest un important carrefour du commerce et du mercantilisme. Certains quartiers sont bien conservés, d’anciens entrepôts industriels ont été reconvertis en appartements huppés. Vu sous un certain angle – surtout dans le quartier des affaires –, Kansas City est le témoin de la réussite et de la courtoisie policée du Midwest. Mais il a longtemps eu une facette décadente. C’est une ville de jazz ; le lieu de naissance du saxophoniste visionnaire Charlie Parker. Un des grands centres musicaux du blues.
Mais désormais, une fois la nuit tombée, Kansas City est une ville morte. Je l’ai constaté à mes dépens alors que je sortais d’une brasserie du centre – fréquentée par les employés du coin et quelques hipsters locaux – pour rejoindre le Blue Room, un jazz club situé dans une rue légendaire : Vine Street (sur laquelle bien des morceaux de blues ont été écrits). Le serveur – un dénommé Clyde, qui devait faire 130 kilos et avoir moins de 25 ans – m’avait assuré que je pouvais facilement m’y rendre à pied : « C’est à un petit quart d’heure d’ici. »
Au bout de cinq minutes de marche, je me demandai si ce jeune type
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