Maître de ballet
Richard Bonynge n’est pas réductible à son amour du répertoire bel cantiste et à ses projets audacieux autour de Joan Sutherland (madame Bonynge à la ville). Aujourd’hui nonagénaire, le pianiste, chef et musicologue australien », surfant sur le succès de « » et associant la danseuse Alicia Markova, qui venait tout juste de se retirer de la scène, au choix des numéros. Un London Symphony en majesté (Erich Gruenberg au violon solo) parcourt des pages de Donizetti, Tchaïkovski, Rossini, Adam, mais aussi Minkus, Pugni ou Løvenskjold. D’autres anthologies allaient suivre, toujours habilement conçues. Passons sur les chefs-d’œuvre de Delibes (, ), Adam ( par deux fois) et Tchaïkovski, débordant de couleurs et de frissons. Ou sur les ballets détachés de (Thomas) ou (Lecoq). Ce sont d’autres intégrales qui fascinent ici, par la qualité des partitions qu’elles dévoilent mais aussi le soin apporté à la réalisation. Avant de refermer l’aventure en 1991 avec de Messager, Bonynge aura ressuscité d’Auber, (un vrai bijou !) et de Massenet, d’Offenbach (autre merveille !), et d’Adam, mais aussi de Franco Leoni, de Friedrich Burgmüller, l’ de Johann Strauss II. Rares, les incursions dans le XX e siècle se bornent à faire la révérence aux maîtres du passé : les Rossini revisités par Respighi et Britten voisinent ainsi avec les piquantes de Tommasini d’après Scarlatti, commandées par Diaghilev pour ses Ballets russes – leur présence ici sonne comme un discret hommage à Markova.
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits