Jean-Pierre BACRI LE PRINCE SANS RIRE
« Je crois qu’il y a un malentendu entre ma tête et mes rôles », disait-il. Et c’est pourquoi il n’aimait pas se regarder dans la glace, lui qui avait fait de sa mauvaise humeur le reflet des nôtres. Passé brutalement de l’Algérie à la Côte d’Azur en 1962, il expliquait : « Le Cannois que j’ai été, je ne vous le conseille pas. Même cinq minutes. » L’aigri, le raciste, le misogyne, le dépressif, tous faisaient partie de sa palette, mais il s’exaspérait quand, par facilité, on les confondait avec lui. Paradoxe du comédien qui maniait l’humour comme une lettre de dénonciation. A ses dépens. L’élégance même.
Les « Jacri ». C’est le surnom que leur avait donné Alain Resnais tant ils étaient indissociables. Il leur avait confié l’écriture de « Smoking / No Smoking » et « On connaît la chanson ». Deux de leurs quatre César du meilleur scénario. Il a été l’acteur de ses cinq films comme réalisatrice. Culte au cinéma, le couple a d’abord fait des ravages sur les planches avec l’humour décapant de
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