Retour aux sources
C’est par une belle matinée de printemps qu’Alexis et Dimitri assistent aux obsèques de leur grand-mère, Irina Beliakov. La cérémonie se tient dans la cathédrale orthodoxe de la Sainte-Trinité de Paris.
Ce matin-là, la tour Eiffel se détache sur un ciel incroyablement limpide.
Une grande partie de la communauté russe semble s’être donné rendez-vous sur le quai Branly pour dire adieu à la vieille dame qui vivait en France depuis les années 1950.
Au premier rang dans la cathédrale, on trouve les deux frères. Ils sont l’unique famille de la disparue.
Le plus âgé, Alexis, 25 ans, dépasse d’une tête Dimitri, son cadet de deux ans. Unis dans la douleur, les jeunes gens sentent peser sur eux l’absence de celle qui les a élevés.
Depuis la disparition tragique de leurs parents dans un accident de voiture, les deux frères sont orphelins. Ils n’étaient âgés que de 10 et 12 ans lorsque leur grand-mère les a recueillis.
Emu, Dimitri serre la main de son frère. Il est le plus sensible des deux. Il trouve du réconfort auprès d’Alexis qui lui sourit tristement. Ils savent tous deux que désormais leur vie ne sera plus la même, privée de celle qu’ils ont tellement aimée. Babouchka, pétillante d’humour, était leur rempart contre les coups du sort qui n’ont pas manqué de s’abattre sur cette famille exilée à Paris.
Cependant, une note d’allégresse leur parvient alors qu’éclate, dans l’édifice, l’exubérance des notes de violon du Canon de Pachelbel. Les jeunes gens ont respecté l’un des derniers souhaits d’Irina. Elle a choisi le même morceau de musique que celui de sa cérémonie de mariage avec Sacha à Moscou.
Elle avait été heureuse avec lui et ne l’avait jamais caché à ses petits-fils : – Je n’oublierai jamais les années de bonheur que j’ai passées avec votre grand-père ! leur avait-elle déclaré un jour, alors qu’elle n’était pas du genre à se livrer
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