OLIVIER ROYANT CITIZEN MATCH
LE JOURNAL FUT SA PASSION.IL LUI A TOUT DONNÉ. A 58 ANS, IL VIENT DE NOUS QUITTER
Bienveillance et humilité, c’était sa méthode. Un moyen de laisser la parole aux autres pour être un grand témoin, celui de l’Histoire en train de s’écrire. Il avait gardé intact l’enthousiasme des débutants, cet élan qui pousse à narguer l’impossible, le goût du scoop allié à l’exigence de l’artisan. Olivier Royant n’avait pas prévu d’être un jour le héros de nos pages. La maladie en aura décidé autrement. Il l’a affrontée avec un courage peu commun jusqu’à sa mort le 30 décembre. Aujourd’hui, notre magazine rend hommage à celui qui aimait répéter : « On ne quitte jamais Match. »
L’allure d’un gentleman et l’âme d’un baroudeur. En cette jeune recrue arrivée en 1984, Roger Thérond, « l’œil de Match », a vite repéré l’étoffe d’un successeur. Olivier Royant restera fidèle aux préceptes de son mentor et à « l’ADN d’un journal qui a tout fondé sur l’événement ». Capable de boucler en quelques heures un grand sujet sur l’incendie de Notre-Dame et de dénicher la bonne photo pour raconter les horreurs de la guerre comme les merveilles de la planète. Il aura toujours mis à l’honneur le journalisme de terrain, un métier de chair et d’émotion.
ROGER THÉROND, LE PATRIARCHE DU MAGAZINE, L’ACCUEILLE DANS LA « FAMILLE »
Il était fasciné par les Etats-Unis, il sera subjugué par le dernier des Kennedy. Rencontrer John, c’était pour lui « l’exaltante impression de s’octroyer une part du mythe ». Des années plus tard, Olivier Royant évoque leur premier entretien : « Je ferme la porte derrière nous. J’ai alors le sentiment d’avoir kidnappé l’héritier de l’Amérique […]. A la fin de l’interview, il m’a tendu une perche extraordinaire : “Olivier, tu ne m’as même pas demandé si j’étais fiancé !” Je tenais le plus gros scoop de la planète. On l’a gardé pour nous deux. » Pour la seule fois de sa carrière, l’homme prend le pas sur le journaliste.
AVEC JOHN KENNEDY JUNIOR, LA COMPLICITÉ SE MUE EN AMITIÉ
IL SAVAIT CHOISIR LES MOTS POUR PARLER AVEC LES GRANDS DE CE MONDE
Ces retrouvailles, ils les ont acceptées parce que
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