GIMS UN RÊVE À LA FRANÇAISE
IL A PROPULSÉ LA MUSIQUE URBAINE AU SOMMET DE LA VARIÉTÉ. EN PLEINE CRISE D’IDENTITÉ NATIONALE, IL TIENT À DÉFENDRE SA VISION D’UNE SOCIÉTÉ APAISÉE
Des lunettes de soleil pour celui qui n’a pas froid aux yeux. Ses tubes lui ont permis de réconcilier les générations, de remplir le Stade de France et de devenir un recordman de la vente de disques, avec 5millions d’albums écoulés. A 34 ans, dans son quatrième opus solo, « Le fléau », le chanteur renoue avec le rap de ses débuts. Pour nous, il revient sur son arrivée du Congo à 2 ans, son enfance aux prises avec la pauvreté, sa conversion à l’islam, son expérience du racisme… et sa tendresse pour le pays de Molière qui lui a donné sa chance.
Paris Match. Quelle était la musique de votre enfance ?
Gims. Mon père était chanteur, il faisait de la rumba congolaise. J’ai grandi malgré moi avec cette musique-là. C’était tellement présent chez nous, partout, c’était limite comme respirer. La musique chez un Congolais, c’est comme le foot au Brésil… Pourtant ça ne m’intéressait pas vraiment. J’ai découvert la musique plus tard, en arrivant en France, avec Michael Jackson et le hip-hop. Je n’ai jamais parlé de musique avec mon père, on ne s’est jamais assis pour avoir cette conversation. Ce n’est pas ce qu’il voyait pour nous, ses enfants. Il nous imaginait aller loin dans les études, pas du tout évoluer vers des milieux artistiques.
A quoi ressemblait la vie au Congo ?
« EN 1989, À MON ARRIVÉE, HONNÊTEMENT JE N’AI PAS SUBI DE RACISME. C’EST BIEN PLUS TARD QUE JE ME SUIS SENTI DIFFÉRENT »
Interview Clémence Duranton et Benjamin Locoge
A l’époque, la future République démocratique du Congo s’appelait encore le Zaïre et vivait sous la dictature de Mobutu. J’ai 2 ans et demi quand mon père écrit une chanson contre lui. Et du jour au lendemain on
