« Je déteste la guerre, car j’ai subi la faim, la peur, le vide »
I l est de passage à Paris. On rencontre Jean-Marie Le Clézio chez son éditeur, Gallimard, pour un livre de mise au point sur l’enfance. Il évoque la Bretagne de ses ancêtres, la guerre dans l’arrièrepays niçois, les différentes formes de lutte. Chanson bretonne suivi de L’Enfant et la Guerre, sous-titrés « Deux contes », constituent la pièce manquante à son œuvre. L’auteur de L’Africain raconte tout du long, dans une langue somptueuse, comment on devient un homme en échappant à la violence des hommes. Pour ces deux récits sur la quête des origines familiales, le Prix Nobel de littérature parle d’une « introspection à rebours ». Jean-Marie Le Clézio, né à Nice, aura 80 ans en avril. Il s’interroge : « Peut-être vais-je m’arrêter là. Ai-je tout dit ? Je ne le sais pas encore. »
Pourquoi parlez-vous de « contes » à propos de vos deux récits d’enfance ?
Il s’agit de souvenirs autour de mes origines familiales. Mes parents sont cousins germains. Les deux ont le même nom et descendaient de la même branche familiale d’origine bretonne. J’ai l’impression que mes souvenirs sont en grande partie imaginaires. Ce sont des contes ou des racontes. Les souvenirs sont incertains tant ils sont anciens.
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