Léonard esquisse un nouveau regard
L’effervescence artistique et intellectuelle qui caractérise la Renaissance revitalise les savoirs scientifiques et techniques. Les savants italiens, puis ceux de l’Europe tout entière, soutenus par leurs princes qui constituent les premières bibliothèques spécialisées, marchent sur les pas d’Aristote, poussés par le désir de mieux comprendre – et de maîtriser – la nature et les phénomènes du monde. Dans les multiples ou ateliers qui fleurissent en Italie, savants et artistes dialoguent pour expérimenter de nouvelles visions. Parmi eux, Léonard de Vinci incarne l’innovation tous azimuts qui caractérise l’époque. S’il ne publie rien de son vivant, « », rappelle l’historien des sciences et professeur à l’université de Tours Pascal Brioist, ses manuscrits qui nous sont parvenus témoignent d’une créativité scientifique hors pair, influencée par la révolution technologique que connaît l’Italie aux XIV et XV siècles. En témoignent ses nombreux dessins de machines inspirées de sa minutieuse observation de la nature. Ses objets volants reflètent une approche nouvelle de la connaissance, où l’expérience prend le pas sur les théories universitaires. Léonard de Vinci l’applique à de nombreux domaines de la physique : optique, mécanique, hydraulique, sciences du frottement… Précurseur d’une révolution qui s’annonce ? « », tempère Jean-Marc Ginoux, docteur en histoire des sciences et maître de conférences à l’université de Toulon, qui le considère davantage comme un ingénieur, rappelant que nombre de ses machines sont en fait le reflet de sa maîtrise des techniques de son temps. S’il « », souligne l’historien, c’est en donnant de la valeur au témoignage des sens et en vérifiant ses intuitions via des expériences que Léonard « », conclut Pascal Brioist.
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