Premiers essais d’une physique en action
« Archimède avait un esprit si élevé et si profond et avait acquis un si riche trésor d’observations scientifiques que sur les inventions qui lui ont valu le renom et la réputation, non pas humaine, mais divine, il ne voulut laisser aucun écrit ; il tenait la mécanique et en général tous les arts qui touchent aux besoins de la vie pour de vils métiers manuels et il consacrait son zèle aux seuls objets dont la beauté et l’excellence ne sont mêlées d’aucune nécessité matérielle. » Voici l’un des rares textes, dû au philosophe Plutarque, citoyen romain d’origine grecque vivant au Ier siècle, nous renseignant sur la vie d’Archimède. De l’archétype du savant grec ne nous restent en effet que des traités mathématiques et géométriques. Les mots de Plutarque nourrissent un trait passé pour caractéristique de la science développée dans la Grèce antique : elle serait toute tournée vers les abstractions, indifférente, voire méprisante pour l’expérimentation et les applications. Et il est vrai que la science grecque fut, d’abord, portée par la pureté des mathématiques et de la géométrie. Les philosophes se passionnant pour la philosophie naturelle cherchaient, d’abord, à rendre compte de leurs observations par la solidité de leurs raisonnements mathématiques. Le lien entre le réel et la raison s’en tenait d’abord là, sans s’étendre jusqu’à expérimenter et user de la technique pour ouvrir le champ des questionnements.
Il faut cependant nuancer cette apparente désaffection du savant antique pour la », écrit par exemple Antonio Dias de Figueiredo. Pour ce professeur à la faculté de sciences et technologies de l’université de Coimbra (Portugal), spécialiste des méthodes de l’ingénierie, « »
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