ANDREA DORIA, AMIRAL GÉNOIS ET MERCENAIRE
Au large des côtes italiennes, le 25 avril 1519, près de l’île de Pianosa, un puissant sirocco pousse vers le nord la galère de guerre du Barbaresque de Bizerte, Caïd Ali, accompagnée d’une douzaine de fustes, galères rapides appréciées des musulmans. En point de mire, une proie promettant bons ducats et robustes esclaves : six lourds navires chrétiens battant pavillon génois. Leur commandant a 52 ans, s’appelle Andrea Doria et se sait en grave infériorité numérique. Sur son ordre, ses navires mettent le cap au nord dans l’espoir de prendre le vent et de fuir. Pour les Barbaresques, c’est l’hallali. L’escadre rompt la formation en une poursuite éperdue de quatre heures jusqu’à la pointe ouest de l’île d’Elbe. Caïd Ali flaire t-il le piège, lorsque les deux meilleures galères génoises, la Capitana et la Patrona virent soudain de bord pour faire front en profitant de leur supériorité en artillerie ? Malgré leur dispersion et de lourds dégâts, les Bizertins n’entendent pas lâcher leur butin. Les grappins volent et abordent les Génois dans une mêlée furieuse et meurtrière. C’est alors que surgissent les quatre autres navires de Doria, prenant à revers l’assaillant et renversant le cours de la bataille. En une heure, la petite flotte barbaresque est détruite ou capturée, avec son chef, qui mourra en prison. Trois fustes seulement parviennent à s’échapper. La réputation d’Andrea Doria est faite et les Bizertins ne s’en remettront jamais : ils cèdent le pas à Barberousse et aux pirates d’Alger dans le ravageur corso méditerranéen du XVIe siècle.
Doria n’oublie jamais son intérêt, quel que soit son employeur.
Pianosa n’est certes pas, il s’en faut de beaucoup, la plus importante bataille navale d’un siècle riche en affrontements, sur terre comme sur mer. Mais cette victoire spectaculaire obtenue en infériorité numérique face à des musulmans de plus en plus dominateurs et avides des
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