STURMOVIK CONTRE STUKA, LE MATCH DE L’APPUI AU SOL
De pur bombardier, le Ju 87 se mue en avion d’assaut sous peine d’être abattu.
Est-ce tout à fait un hasard? L’Iliouchine Il-2 et le Junkers Ju 87 sont tous deux passés à la postérité non sous le nom de leur modèle mais sous celui qui d�crit leur emploi. Aux yeux de l’histoire, l’Il-2 demeure « le » Sturmovik, un mot qui signifie simplement « appareil d’assaut » et désigne toujours aujourd’hui avions et hélicoptères d’attaque russes. De même, le Ju 87 est « le » Stuka, abréviation de Sturzkampfflugzeug ou « avion d’attaque en piqué ». Que ces termes génériques soient devenus leurs noms d’usage montre bien à quel point ces avions ont incarné chacun une conception particulière de l’appui aérien. À travers l’évolution de leur emploi pendant la Seconde Guerre mondiale, ce sont les doctrines de deux aviations conçues et structurées d’abord comme des outils d’appui aux opérations terrestres, la Luftwaffe allemande et les VVS (Voenno-Vozdushnye Sily – « forces aériennes militaires ») soviétiques, qui se reflètent en effect.
Biplace (pilote et radio-mitrailleur) entièrement en métal, à moteur en ligne, aile en W et train d’atterrissage fixe, le Junkers Ju 87 vole pour la première fois en septembre 1935. L’appareil est un bombardier léger conçu spécifiquement pour mener des attaques en fort piqué, au-delà de 60° d’inclinaison. Ce choix est original: le bombardement en piqué, dans les années 1930, est peu pratiqué. Si la technique est connue depuis la fin de la Grande Guerre – la première attaque répertoriée aurait été réalisée par un chasseur S.E.5a britannique en mars
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