SPITFIRE CONTRE BF 109, DUEL DE HAUT VOL
Le premier Bf 109 est équipé d’un moteur… Rolls-Royce, faute de fournisseur local.
Ce duel est unique dans l’histoire de la technologie militaire: jamais aussi longtemps — près de dix ans — on aura vu s’affronter deux systèmes d’armes d’origines similaires, conçus pour les mêmes missions. Le Supermarine Spitfire et le Messerschmitt Bf 109 ont acquis un statut tel dans l’imagerie populaire qu’ils ont fini par incarner la guerre technologique opposant l’Empire britannique au IIIe Reich. Dans le combat incessant qui va des cieux de Dunkerque en mai 1940 à Berlin en mai 1945, puis continue au Moyen-Orient dans un curieux appendice (voir encadré p. 117), les deux appareils n’ont cessé de progresser en vitesse, plafond, armement, l’un et l’autre prenant tour à tour l’avantage — mais sans jamais parvenir à se départager véritablement…
Hitler sauve Willy
Bf 109 et Spitfire ont tous deux été conçus au début des années 1930, par deux des meilleurs ingénieurs aéronautiques de l’histoire de l’aviation. Willy Messerschmitt débute sa carrière en 1914. Sa société, fondée en 1926, fusionne en 1927 avec la Bayerische Flugzeugwerke (BFW, origine de l’abréviation Bf) dont il dirige les bureaux de conception, à Augsbourg. Les errements de l’avion de transport commercial M 20 débouchent sur un conflit durable avec Erhard Milch, patron de la Deutsche Luft Hansa à laquelle le M 20 est destiné, qui jure sa perte. Lâché de tous, presque ruiné, Messerschmitt se rattrape de justesse en 1933 en courtisant Hitler et les huiles du parti nazi (dont il devient membre) et en concevant le M 37 avec l’ingénieur Robert Lusser. Ce petit monomoteur quadriplace de tourisme (qui volera en 1934 sous la nouvelle appellation de Bf 108
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